La Roumanie enlève son premier titre olympique à l’épée
Nation forte de l'épée féminine depuis de nombreuses années, avec dans ses rangs Ana Maria Popescu, la Roumanie a enfin décroché jeudi à Rio son premier titre olympique dans cette discipline au programme des Jeux depuis 1996. Pour cette première médaille d'or, la Roumanie s'est imposée contre la Chine, tenante du titres, 44 touches à 38.
A Rio, Popescu, née Branza, était accompagnée de Simona Gherman, championne d'Europe individuelle en titre, Simona Pop et Loredana Dinu. Et la mésaventure de Londres a failli se reproduire : arrivées il y quatre ans comme favorites pour l'or, elles étaient tombées dès le premier tour contre la Corée du Sud.
Quatre ans plus tard, elles sont passées près d'une autre déconvenue, cette fois face aux Américaines en quarts. Poussées à la mort subite, elles ont pu compter sur une Ana Maria Popescu très solide pour donner à la Roumanie la touche décisive (24-23) et passer en demi-finales.
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Après une demie maîtrisée contre la Russie (45-31), c'est la Chine, championne olympique en titre qui se présentait devant les Roumaines. Avec à l'esprit une revanche à prendre sur la finale perdue l'an passé aux championnats du monde à Moscou. Alors qu'en Russie, elles avaient fait la course derrière, cette fois les Roumaines ont pris la partie par le bon bout, face aux filles du maître d'armes français Daniel Levavasseur, mentor de Laura Flessel à ses débuts.
Popescu, Pop et Gherman ont fait monter l'écart à sept touches d'avance, suffisant pour faire rentrer Dinu, histoire de la faire participer à la fête et aux honneurs du podium olympique. Popescu était déjà montée sur un podium olympique, en 2008 à Beijing, en argent derrière l'Allemande Britta Heidemann. C'est elle qui a mis la dernière touche jeudi à Rio, contre la N°1 mondiale, Xu Anqi.
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La troisième place est revenue à la Russie, qui a battu dans la petite finale l'Estonie 37 touches à 31.
« C’était notre moment à nous ! »
« Nous sommes très fières parce que nous avons tant travaillé », a déclaré Simona Gherman. « Je pratique l’escrime depuis l’âge de 11 ans, j’en ai 32 aujourd’hui, et j’ai réussi à gagner une médaille d’or. C’est un rêve devenu réalité. Peut-être que le match le plus difficile a été celui contres les USA en quarts de finale, parce que nous étions très proches. Mais après cette rencontre, nous avons aussi pensé que le prochain serait très difficile, et que le suivant serait encore plus difficile, et ainsi de suite ! »
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Confirmation de Simona Popescu : « C’est contre les USA que nous avons le plus souffert. Elles sont si douées, si fortes ! L’escrime les amuse, et nous ne nous sommes pas du tout amusées dans ce match. On était bloquées, on ne parvenait pas à concrétiser nos actions. Mais cela n’a aucune importance, c’est terminé ! L’escrime, c’est le sport d’un jour. Aujourd’hui, c’était notre jour. Nous n’avions pas battu la Chine en deux ans, nous n’avions pas gagné contre la Russie lors de notre dernière compétition. C’était notre moment à nous ! »