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Le Japon brille en lutte féminine, et Kaori Icho écrit une page d’histoire !

Kaori Icho a rejoint à Rio le club très fermé des athlètes ayant réussi à s’imposer quatre fois consécutivement dans leur discipline. Elle est tout simplement invaincue aux Jeux Olympiques ! 
Les seuls titres ayant échappé aux lutteuses nippones sont revenus à l’Américaine Helen Maroulis qui a privé la légendaire Saori Yoshida d’un quadruplé et à la Canadienne Erica Wiebe dans la plus lourde des catégories.

Introduite au programme des Jeux Olympiques à Athènes en 2004, la lutte libre féminine est arrivée à Rio à parité avec les deux styles masculins, gréco-romain et libre, passant en effet de quatre à six catégories. Ainsi, les trois tournois de lutte ont comporté chacun le même nombre d’épreuves. Mais pour ce faire, les catégories de poids ont été totalement révisées dans chaque style. Kaori Icho, championne olympique chez les 63 kg en 2004, 2008 et 2012, a-t-elle par exemple combattu en 58 kg à Rio.

Eri Tosaka ouvre la soirée dorée de la lutte japonaise

Eri Tosaka a été la première lutteuse de l’équipe japonaise à monter sur la plus haute marche  du podium le 17 août, au cours d’une soirée dorée pour son équipe. Elle a dominé l’Azerbaïdjanaise Mariya Stadnik 3-2 en finale des 48 kg, ajoutant l’or olympique aux trois titres mondiaux qu’elle a gagnés de 2013 à 2015. Elle laisse également une 2e médaille argent à Stadnik puisque cette dernière avait obtenu le même résultat en 2012 à Londres. La Bulgare Elitsa Atanasova et la Chinoise Sun Yanan ont pris les médailles de bronze.

La lutteuse japonaise qui a fêté ses 23 ans le 30 août n’a pas fait de détails dans son parcours vers le titre, se montrant largement supérieure à ses adversaires successives : la Kazakhe Zhuldyz Eshimova en huitièmes de finale (6-0), l’Américaine Haley Augello en quarts (11-2), puis la Chinoise Sun Yanan en demi-finale (8-3).

Après avoir remporté la huitième médaille d’or japonaise des Jeux de Rio 2016, en prenant le dessus sur Stadnik en fin de combat,  Eri Tosaka a expliqué : « Je veux dire merci à tous ceux qui m’ont encouragée. J’ai essayé de rester concentrée durant cette finale, et comme je voulais gagner, j’ai juste continué! ». Dans un parfait renversement des rôles, c’est elle qui a pris son entraîneur sur les épaules après sa belle victoire, pour faire son tour d’honneur autour du tapis de lutte, sous les applaudissements du public !

 

Kaori Icho entre dans la légende des Jeux Olympiques

Triple championne olympique en titre dans la catégorie 63 kg, Kaori Icho s’est cette fois imposée en 58 kg. Elle a disputé la deuxième finale du jour face à la Russe Valeriia Valeria Koblova et l’a battue 3-1 pour rester invaincue aux Jeux Olympiques, pour devenir la première femme à gagner quatre médailles d’or individuelles consécutives, pour être la seule à avoir gagné quatre titres en lutte et la première Japonaise à s’imposer quatre fois aux Jeux. Un exploit qui en fait l’égale des américain Al Oerter au lancer du disque, Carl Lewis en saut en longueur, et  Michael Phelps sur 200 m 4 nages à Rio.

« Je fais de la lutte depuis tant d’années ! Je dois remercier tous ceux qui m’ont soutenue, ma famille, mes amis, et mon entourage » a dit l’immense Kaori Icho, qui n’a pas manqué d’expliquer son tardif mouvement gagnant en finale : « Je l’ai attrapée par l’arrière, je n’ai jamais cherché à contre-attaquer, c’était juste un mouvement naturel. » Intraitable, Kaori Icho a aussi gagné deux de ses combats sur supériorité, ne laissant pas le moindre point à la Tunisienne Marwa Amri en huitièmes de finale et à l’Azerbaïdjanaise Yuliya Ratkevich en demi-finale. « L’Idée de remporter ma quatrième victoire consécutive ne m’a pas mis la moindre pression, mais je pense que c’étaient les premiers Jeux où j’ai ressenti de la peur. Ma maman n’était pas là, et il y avait beaucoup d’autres choses dans ma tête, mais je pense que j’ai gagné ce titre à grâce à mon désir » a expliqué Kaori Icho.

L’Indienne Sakshi Malik, battue en quarts de finale par Koblova, a poursuivi son parcours en repêchages pour finalement accrocher le bronze et offrir à son pays sa première médaille à Rio 2016, et son premier podium en lutte olympique, en battant la Kirghize Aisuluu Tynybekova 3-1 dans un des deux combats pour la troisième place. Marwa Amri a elle aussi remporté le bronze dans cette catégorie breloque grâce à sa victoire sur Raktevich dans l’autre match pour la 3e place. 

« Je dois dire ici que les filles peuvent aussi en faire beaucoup si on leur accorde le confiance », a dit Sakshi Malik, « C’est un rêve de douze années qui devient réalité. Je suis si heureuse. C’était un combat avec beaucoup de pression, parce qu’il y avait une médaille au bout. Sous cette pression, j’étais très confiante dans le fait que je pouvais gagner ce match. »

 

Sara Dosho complète le hat-trick nippon

En finale des 69kg, Sara Dosho a battu 3-1 la tenante russe du titre olympique des 72kg Natalia
Vorobieva, apportant au Japon son troisième titre en trois finales disputées la même soirée du 17 août !  Dosho était encore en retard au tableau de marque à trente secondes de la fin de la finale, mais elle a finalement réussi à projeter son adversaire au sol pour offrir à son pays son premier titre dans la catégorie. La Suédoise Jenny Fransson et la Kazakh Elmira Syzdykova ont pour leur part gagné leur place sur la troisième marche du podium.

Après avoir assuré au Japon son 10e titre à Rio, mais également sa 10e médaille d’or en lutte, Sara Dosho a expliqué : « La médaille d’or est mon objectif depuis que je suis toute petite. »

Comme Tosaka et Icho avant elle, Dosho a dû surmonter un mauvais départ en finale avant de prendre le dessus.  « Ce n’était pas notre stratégie de gagner de cette manière, avec un retour dans les derniers instants de du combat. C’est juste que je n’ai pas abandonné, je me suis juste convaincue de ne jamais abandonner. J’ai gagné  en renversant mon adversaire, et je suis reconnaissante à mon entraîneur de m’avoir appris ce mouvement, » a-t-elle expliqué, ajoutant : « Maintenant, je sais ce que l’on ressent quand on gagne une médaille d’or Jeux Olympiques. Elle est énorme, elle pèse lourd ! »

 

Risako Kawai embellit la collection japonaise

Lors de la deuxième et dernière soirée de la lutte féminine le 18 août sur le tapis de l’Arena Carioca 2, Risako Kawai a commencée par ajouter une médaille d’or à l’impressionnante collection de l’équipe féminine japonaise. En gagnant le titre en 63kg, elle a apporté à son pays un quatrième titre à Rio.

Deux fois championne du monde chez les juniors, Risako Kawai âgée de 21 ans a remporté une victoire très nette en finale, sur la championne d’Europe biélorusse Maryia Mamashuk, sur supériorité technique, sans lui laisser de point (6-0).  Elle avait également remporté sa demi-finale au bout de trois minutes de combat face à la Russe Inna Trazhukova, dès la première manche sur un tombé ! La lutteuse japonaise a déclaré après la finale : « Je suis heureuse et je veux simplement dire merci à tous : mon adversaire, mes amis, ma famille et tous ceux qui m’ont encouragé ici. »

Après avoir empoché la première médaille olympique en lutte féminine au Bélarus, Maryia Mamashuk a réagi : « Je voulais une médaille d’or mais aujourd’hui j’ai eu l’argent et ça me convient très bien. Ce sont mes premiers Jeux Olympiques et j’en suis ravie ainsi. ». La Kazakhe Yekaterina Larionova et la Polonaise Monika Michalik sont montées sur la troisième marche du podium dans cette catégorie.

 

Helen Louise Maroulis fait tomber Saori Yoshida

La finale de 53kg a débouché sur une grande première : Helen Louise Maroulis, la championne de lutte féminine américaine, a réussi à battre en finale la triple tenante du titre olympique Saori Yoshida. Maroulis a infligé à la légendaire lutteuse sa première et unique défaite dans un évènement majeur en quatorze ans, l’empêchant de rejoindre sa compatriote Kaori Icho, invaincue au Jeux Olympiques.

Yoshida avait pourtant remporté ses trois précédents combats sur supériorité technique, ne laissant aucun point à ses rivales successives, tandis que Maroulis avait eu maille à partir en quart de finale face à la lutteuse de la République démocratique populaire de Corée Jong Myong-suk.

« J’en ai rêvé toute ma vie. Je la mets sur un piédestal, »  a déclaré Maroulis très émue après sa victoire en finale et qui a couvert Yoshida d’éloges : « Je rêvais de me mesurer à Saori depuis si longtemps. C’est une héroïne. Elle est la lutteuse la plus titrée de notre sport. C’est un honneur de la défier en compétition. » Maroulis a réussi à renverser deux fois sa prestigieuse adversaire dans la deuxième manche pour remporter une victoire incontestable 4-1.

Pour expliquer sa défaite, la lutteuse japonaise aux treize titres mondiaux, qui a fondu en larmes sur le tapis de lutte, a déclaré : « Mon adversaire était plus forte que moi, c’est tout. J’aurais dû attaquer plus fort et plus tôt, mais elle était au-dessus de moi. ». Maroulis et Yoshida ont été accompagnées sur le podium par les médaillées de bronze Nataliya Synyshyn (Ukraine) et Sofia Mattsson (Suède).

 

Erica Wiebe conclut victorieusement pour le Canada 

Dans la dernière finale de la lutte libre féminine à Rio 2016, celle des 75kg, la n°2 mondiale canadienne Erica Elizabeth Wiebe a arraché la victoire devant la lutteuse kazakhe Guzel Manyurova pour s’attribuer la première médaille olympique de sa carrière. Dans ses deux derniers combats, en en demi-finale et en finale, Wiebe n’a accordé aucun point à ses adversaires. La tactique défensive qu’elle a appliqué dans son parcours lui a été très utile en finale, puisque c’est sur des contre-attaques qu’elle est parvenue à marquer ses points.

En début de combat, Wiebe a repoussé une première attaque de Manyurova et lui a fait une clé de bras pour inscrire les deux premiers points. Quelques instants après la pause, en début de 2e manche, elle a contré une autre attaque pour écraser la Kazakhe au sol. Elle menait alors 4-0. La lutteuse canadienne n’a alors eu qu’à gérer dans la dernière minute. Manyurova a bien tenté une ultime attaque, mais encore une fois Wiebe a placé un contre et a ajouté deux autres points pour l’emporter 6-0.

En décrochant l’argent, la Kazakhe de 38 ans a complété sa collection de podiums l’ argent à Athènes en 2004 alors qu’elle défendait les couleurs de la Russie, et le bronze à Londres en 2012. Les médailles de bronze sont revenues à la Chinois Zhang Fenglieu qui a battu la victime de Wiebe en demi-finale, la Biélorusse Vasilia Marzaliuk 8-4, alors que dans l’autre duel pour la troisième place, la Russe Ekaterina Bukina a dominé la Camerounaise Annabel Laure Ali 5-3.

« J’ai simplement abordé les combats un par un », a déclaré Elizabeth Wiebe après sa finale victorieuse.  « Je ne pensais même pas face à qui je combattais. Je ne pensais pas à qui elle était. Je me suis simplement concentrée sur ce que je devais faire à ce moment-là, et je n’arrive toujours pas à y croire. »

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