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Le défi inédit de Pauline Ferrand-Prévot à Rio


Le long de la mer sur le parcours routier, puis sur le circuit VTT de Deodoro, Pauline Ferrand-Prévot va tenter de réaliser un doublé olympique inédit. Championne du monde de ces deux disciplines, la cycliste française a de sérieux arguments pour briller sur des terrains si différents !

La route ? Le VTT cross-country? Le cyclo-cross ? Depuis son plus jeune âge, depuis ses premières victoires, Pauline Ferrand-Prévot, née le 10 février 1992 à Reims, n’a jamais vraiment choisi. Elle a au contraire accumulé les succès dans ces trois variantes du vélo, dont deux sont des disciplines olympiques.  

Rien que pour sa première année junior en 2009, Pauline est dans cette catégorie d’âge championne du monde et d’Europe de VTT, vice-championne du monde et championne d’Europe du contre-la-montre sur route, vice championne du monde et d’Europe de la course sur route en ligne et championne de France route en ligne et contre-la-montre. L’année suivante, la talentueuse française conserve son titre de championne du monde junior de VTT et enlève au sprint le titre sur la route, tout en participant à des épreuves de cyclo-cross avec les séniors!

Passée professionnelle à 19 ans, Pauline Ferrand-Prévot gagne sa sélection pour les Jeux de Londres 2012, sur route comme en VTT. Elle termine 8e de l’épreuve en ligne remportée par la Néerlandaise Marianne Vos, en participant au sprint pour la médaille de bronze, et prend la 26e place de l’épreuve de VTT où sa compatriote Julie Bresset l’emporte. « Ma déception a été immense. Malgré la joie que j'ai ressentie pour Julie, j'ai été personnellement hyper déçue. Mine de rien, je m'étais vraiment préparée pour cette échéance. Ne pas courir devant, je l'ai vécu comme un échec. Il a fallu se remotiver autant que possible après les Jeux pour essayer de prouver que je n'avais pas été à la place qui était la mienne à Londres », dira-t-elle à la fin de la saison 2012.
© Getty Images
Un triplé historique pour le cyclisme
A partir de là, et pour les quatre années suivantes, Pauline n’aura plus qu’une idée en tête : les Jeux de Rio. Elle va réussir entre 2014 et 2015 un exploit exceptionnel, jamais encore réussi par aucune cycliste : le 27 septembre 2014 à Ponferrada (Espagne), elle s’impose au sprint à l’arrivée des championnats du monde UCI sur route. Le 1er février 2015, elle est sacrée championne du monde de cyclo-cross à Tabor (République Tchèque), et le 5 septembre 2015 à Vallnord (Andorre), elle remporte le titre planétaire en VTT ! «  Andorre, ça a été ma plus belle victoire, Toute ma famille était présente. J’avais dû soigner une sciatique, et j’étais revenue au plus haut niveau. C’était fantastique », dit la seule cycliste de l’histoire a avoir détenu simultanément ces trois titres. 

Sur la route des Jeux de Rio, la sciatique générée par un problème lombaire s’est réveillée.  « Ma préparation ne se passe pas vraiment comme je l’aurais espéré. Mais je suis sûre de pouvoir repartir sur de bonnes bases. Ca va aller mieux, et je m’entraîne. Le plus dur est fait. Je dois retrouver le rythme, je vais disputer des courses tous les week-end d’ici aux Jeux. Il reste deux mois. C’est parfaitement jouable » .

Pauline Ferrand-Prévot s’est rendue cette année à Rio, où elle a pu reconnaitre le circuit de VTT et le parcours sur route. Concernant le terrain de jeu de Deodoro, elle observe : « Le circuit de VTT est totalement artificiel, comme celui de Londres en 2012. Il a d’ailleurs été dessiné par la même personne. Il y a cela dit une différence de taille : une longue bosse qui, je le pense, peut m’avantager. Il faudra de toutes façon être performante, c’est un circuit somme toutes très roulant où on va atteindre de grosses moyennes ». Concernant la concurrence :  « Ma principale rivale dans cette course sera à n’en pas douter la Suissesse Jolanda Neff. Elle est en grande forme, elle a gagné les championnats d’Europe et les Jeux Européens 2015 et a dominé cette année les épreuves de la Coupe du monde. Il y a à mon avis cinq ou six filles qui peuvent prétendre au podium à Rio ». 

A propos du parcours routier, qui déroule le long de l’océan Atlantique, Pauline Ferrand-Prévot choisit le mot « polyvalence » : « Il y a du plat, des pavés, des montées et des descentes. Il est fait pour des coureuses polyvalentes, et il y a sur le final une montée de 8km ! On risque de ne plus être beaucoup à se disputer la victoire sur la ligne d’arrivée. Il n’y aura sûrement pas de sprint massif pour la victoire ».
© Getty Images
Le rêve de toute une vie
« Les Jeux, c’est le rêve de toute ma vie. Et d’autant plus après les Jeux de Londres », dit encore Pauline.  « C’est la plus belle compétition au monde, c’est l’occasion de se retrouver dans la lumière durant 15 jours car notre sport n’est pas très médiatisé. C’est représenter son pays sur la plus grande scène sportive planétaire »

Dans sa préparation pour son défi olympique inédit, Pauline Ferrand-Prévot peut compter sur les conseils avisés de son compagnon, le double champion olympique de VTT (2004, 2008) Julien Absalon, en grande forme (champion d’Europe 2016 et brillant sur la Coupe du monde) avant de disputer ses quatrièmes Jeux. « Julien, de par sa réussite, est une formidable source de motivation pour moi. On s’entraîne ensemble et c’est une grande chance pour moi de l’avoir à mes côtes. Il a beaucoup d’expérience, il a connu des moments difficiles, il a su les gérer. Il m’inspire ». Qui sait si ce n’est pas Pauline qui inspirera Julien, sa première compétition, l’épreuve sur route, ayant lieu dès le 6 août, dix jours avant les épreuves de VTT ?
© Getty Images
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