Une première sud-coréenne, avec Park Sang-young
Park Sang-young est devenu le premier Sud-Coréen à remporter le titre olympique individuel à l'épée, dans une arme qui devient véritablement internationale, puisqu'il y a quatre ans, c'est le Vénézuélien Ruben Limardo Gascon qui avait triomphé.
Pour l'escrime sud-coréenne, il s'agit du troisième titre individuel aux Jeux, après le pionnier Kim Young-ho en 2000 à Sydney au fleuret et la sabreuse Kim Ji-yeon en 2012 à Londres. Les Jeux 2012 avaient d'ailleurs été un véritable révélateur de la force de cette puissance émergente de l'escrime, puisqu'elle avait terminé à la 3e place au tableau des médailles avec six breloques, dont deux titres (le sabre par équipes en plus de Kim).
Et pour atteindre le Graal olympique dans la Carioca Arena 3, Park a renversé des montagnes. Comme cette finale contre le vétéran hongrois Géza Imre, champion du monde en titre et qui à 41 ans visait le sacre suprême à Rio.
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Mené 14-10, Park a enchaîné cinq touches pour venir à bout d'Imre, un miracle en épée, qui est la seule arme de l'escrime à accepter les touches doubles. Quand il a porté la 15e touche décisive, Park a explosé de joie sur la piste en étoile. « Mon adversaire a attaqué au bras, j’ai donc attaqué au même endroit » raconte Park à propos de son improbable retour, « C’est très inconfortable pour moi, Imre connaissait mon point faible, il pu prendre l’avantage là dessus. Il pratiquait une escrime très agressive, je le savais, mais je l’avais en quelque sorte oublié. Mais quand le score est arrivé à 14-10, c’est là que j’ai commencé à m’en souvenir, et je me suis mis à jouer dans le même style agressif ».
« Je savais que Monsieur Géza est un super escrimeur et un opposant très difficile. Mais je n’y ai pas trop pensé en débutant la finale. Il a beaucoup d’expérience, il est très fluide, mais j’avais la vitesse de mon côté. Et c’est avec cette vitesse que je suis entré dans le match en essayant de gagner de cette façon ».
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Park avait rêvé de son parcours doré !
Park avait dû être opéré du genou en mars 2015. « Durant la cérémonie de remise des médailles, c’est à cela que j’ai le plus pensé. J’ai recommencé à m’entrainer en octobre dernier. C’était très dur de revenir, mais je pensais très fort aux Jeux Olympiques, et c’est grâce à ça que je me suis remis en piste ». Etait-il nerveux dans son parcours vers l’or à Rio ? « Pas tant que ça, je voulais concourir avec des pensées positives, profiter de l’évènement, mais quand je suis arrivé en finale avec des pensées d’or, j’ai commencé à être très nerveux. En fait, la nuit dernière dans mes rêves, j’affrontais trois adversaires et je les battais ! Le Français Gauthier Grumier qui a gagné le bronze, mon coéquipier Jung Jinsun, et je ne me souviens plus du troisième ». Géza Imre ?
Le vétéran hongrois explique qu’il n’a rien pu faire face au retour de Park de 10-14 à 15-14. « Il a changé de tactique, car il n’avait pas réussi à toucher mon arme durant tout le match. Il était si rapide ! J’espérais au minimum obtenir une double touche mais je n’ai pas réussi. C’est une grande chose d’être le plus âgé, mais je suis aussi le plus vieux perdant ! J’ai déjà eu une médaille d’argent à Athènes en 2004, et cela reste différent. L’or et l’argent, ce n’est pas la même chose ».
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De neuf ans le cadet du Hongrois, le Français Gauthier Grumier, N°1 mondial, a disputé sa dernière rencontre individuelle en grand championnat, en décrochant la médaille de bronze. Venu à Rio avec l'objectif de remporter l'or, le grand favori de l'épreuve n'a chuté que sur Imre, sa bête noire puisqu'il s'était déjà incliné contre lui en finale des Mondiaux 2015 à Moscou. Grumier, qui a dominé l'épée masculine ces trois derniers années, s'est facilement défait du Suisse Benjamin Steffen dans la petite finale, 15-11.
« Elle a un goût de caramel. Ce n'est que du bronze, j'en suis très satisfait. Ce n'est pas forcément la couleur que j'aurai espéré, mais j'ai quand même gagné une petite finale, et c'est ça que je retiendrai », a-t-il expliqué. Français, Sud-Coréens et Hongrois se retrouveront dimanche pour l'épreuve par équipes, et la dernière journée d'escrime à Rio. Tous trois sous la menace italienne et suisse.