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Les Pays-Bas régnent sur la nage marathon à Rio 2016 !

En l’espace de 24 heures, les 15 et 16 août, les nageurs néerlandais ont triomphé dans les épreuves de nage marathon sur 10 km, dans les eaux du fort Copacabana : Sharon van Rouwendaal a superbement nagé vers la médaille d’or en terminant en solitaire, avant que Ferry Weertman ne s’impose à la photo-finish dans la course masculine !

A 22 ans, Sharon van Rouwendaal a démontré ses qualités de vitesse et d’endurance, et sa polyvalence pour obtenir une superbe victoire au terme de la compétition féminine. Elle a nagé pratiquement la moitié de la distance en solitaire après s’être échappée du groupe de tête aux environs du 6e kilomètre de course. La championne néerlandaise a touché la plaque d’arrivée en 1 h 56 min 32 sec 1 avec une avance conséquente de 17sec 4 sur sa suivante immédiate, l’Italienne Rachele Bruni, médaillée d’argent après la disqualification de la Française Aurélie Muller. La Brésilienne Poliana Okimoto a terminé en bronze à 19 sec 3. 

« Si vous m’aviez posé la question avant la course, je n’aurais jamais rêvé de gagner avec une marge de 17 secondes. Je savais que je pouvais terminer fort dans les derniers cent mètres et je n’aime pas cette sensation d’être à l’avant. Je nageais si facilement au début ! Nous étions environ six à évoluer ensemble, à nous observer. Je surveillais sans arrêt pour voir si elles allaient me rattraper », a expliqué Sharon van Rouwendaal. 
Depuis qu’elle se consacre à la nage longue distance et aux compétitions en eau libre, van Rouwendaal a gagné le championnat d’Europe 2014 sur 10 km et a terminé vice-championne du monde en 2015 à Kazan (Russie). Médaillée d’argent du 400 m nage libre en bassin lors des mêmes Mondiaux, elle nagé les 400 m et 800 m dans la piscine du stade olympique aquatique avant d’aller conquérir les vagues de Copacabana.

« Il y a cinq ans, j’ai obtenu le bronze aux championnats du monde, mais c’était sur 200 m dos. Ces trois dernières années, j’ai fait de la nage libre, et j’ai essayé l’eau libre en 2014. Cette année, je voulais aller vite sur 400 m, mais je savais qu’avec mes problèmes à l’épaule, je manquais de puissance pour aller vite. Je savais que je pouvais faire quelque chose sur 10 km mais après cette année, je pensais que ce serait très dur. Je me suis moi-même surprise de nager si facilement dans cette course olympique! »
© Getty Images
La Française Aurélie Muller, qui avait terminé en deuxième position, a été disqualifiée pour avoir gêné et doublé irrégulièrement l’Italienne Rachele Bruni à l'arrivée. Le jury a estimé qu'elle avait gêné l'Italienne à la fin du sprint final, l’empêchant de toucher la plaque avant elle. La bataille pour la médaille d’argent, à 17 secondes de la gagnante, était un remake de leur extraordinaire duel lors des championnats d’Europe cet été, lorsqu’elles avaient terminé premières ex aequo. 

La Brésilienne Poliana Okimoto est donc passée de la 4e place à la médaille de bronze. « Je n’étais pas frustrée, mais la 4e place n’est pas vraiment gratifiante. Et cette course était tout pour moi. J’ai laissé dans l’eau la dernière goutte de sueur qui me restait. Quand j’ai entendu que j’étais finalement 3e, j’ai été très secouée, parce que gagner une médaille au Brésil c’était tout ce que j’avais voulu. Un rêve devenu réalité ! » 

Ferry Weertman fait à son tour résonner l’hymne néerlandais
Dans la course marathon masculine, Ferry Weertman est sorti vainqueur d’une intense bataille pour la victoire, battant le Grec Spiros Gianniotis à la photo-finish pour compléter un joli doublé néerlandais dans la discipline. Le Français Marc-Antoine Olivier a pris le bronze, lui aussi à la photo-finish ! 

Ferry Weertman a triomphé par la plus infime des marges, lui et le Grec Spriros Gianniotis ayant sprinté vers la plaque d’arrivée pour la toucher dans le même dixième de seconde, tous deux crédités d’un temps de 1 h 59 min 59 sec 8. Sa victoire ne ressemble en aucun cas au succès écrasant de sa compatriote Sharon van Rouwendaal la veille. Après examen de la photo-finish, il est apparu que Weertman, 24 ans, champion d’Europe en titre, a frappé la plaque de chronométrage quelques millièmes de seconde avant Gianniotis, lui-même double champion du monde qui a disputé toutes les épreuves de nage marathon 10 km depuis leur introduction au programme à Beijing en 2008. 
« Même après avoir touché la plaque, je n’étais pas sûr de l’avoir emporté, a expliqué Ferry Weertman. Ça m’a pris un peu de temps. J’ai appelé mes amis à la maison et ils m’ont dit : ‘Tu as gagné ! Tu as gagné’ et moi de répondre ‘Ah oui, vraiment ?’. Je ne pouvais pas y croire. Je ne peux toujours pas y croire ! » 

Spiros Gianniotis, 36 ans, a estimé qu’il n’aurait pas pu rêver meilleur point final à sa carrière sportive, même s’il a terminé avec l’argent. « Chaque mètre d’entraînement, chaque jour, chaque heure, tout ça m’a amené jusqu’à ce moment parfait. C’était ma dernière course et je pense que c’est une très belle façon de se retirer ! » 

A quelques coups de bras de cet incroyable duel pour la victoire au résultat tellement serré, une arrivée tout aussi indécise pour le bronze a eu pour acteurs le Français Marc-Antoine Olivier et le Chinois Zu Lijun. Tous deux en 1 h 53 min 02 sec 0, tous deux à 2 sec 2des deux premiers, tous deux également départagés par la photo-finish ! C’est Olivier qui a eu les millièmes de son côté pour apporter à la France sa première médaille dans la discipline. 

A tout juste 20 ans, il avait fait parler de lui pour la première fois il y a tout juste un an en décrochant son billet pour les Jeux Olympiques de Rio lors des Mondiaux 2015. « C’est incroyable, a-t-il dit. Nous nous sommes préparés toute la saison. C’est un fabuleux résultat pour nous. »
© Getty Images
Le champion du monde en titre américain Jordan Wilimovsky est arrivé 5e, à un peu plus d’une seconde du podium. Les onze premiers ont terminé l’épreuve séparés de seulement 5 secondes.

Avant cet emballage final de folie, l’Australien Jarrod Poort a tenté une courageuse échappée à l’avant, menant la course durant une heure et 39 minutes avant d’être repris et dépassé par les concurrents à la lutte pour la victoire. Poort avait placé son accélération dès le départ, allant jusqu’à posséder 58 secondes d’avance sur ses 24 rivaux après la première des quatre boucles de 2,5 km, continuant sur un rythme élevé tandis que la bagarre pour les autres places du podium faisait rage parmi ses rivaux. Son avance est montée au-delà de la minute à mi-course !

Pour un temps, il a semblé que le pari du nageur australien de 21 ans allait payer, mais de façon presque inévitable, il a commencé à fatiguer dans le troisième tour, alors que le groupe de chasse revenait sur lui. Dans le quatrième et dernier tour, son avance n’était plus que de 40 secondes sur un groupe mené par le tenant du titre olympique tunisien Oussama Mellouli, mais ce dernier a été avalé dans le rush final et a terminé 12e. Poort, lui, a finalement touché la plaque d’arrivée en 21e position. 

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