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Kimia Alizadeh : la star des JOJ porte haut les couleurs des athlètes iraniennes

Après avoir remporté l'or aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Nanjing 2014, l'Iranienne Kimia Alizadeh a renforcé sa réputation d'étoile montante du taekwondo en décrochant une médaille de bronze historique aux Jeux Olympiques de Rio 2016, devenant ainsi la toute première Iranienne à monter sur un podium.

Si les gros titres des journaux ont tous fait la part belle à la Britannique Jade Jones qui signait sa deuxième médaille d'or successive en taekwondo féminin dans la catégorie des moins de 57 kg, l'exploit de Kimia Alizadeh n'en est pas moins impressionnant étant donné les obstacles culturels que la jeune femme âgée de 18 ans a dû surmonter.

Les traditions religieuses conservatrices de la société iranienne font que de nombreuses femmes ne peuvent en effet pas poursuivre de carrières sportives, mais le taekwondo ayant autorisé les femmes musulmanes à se couvrir pour sa pratique – conformément aux coutumes de leur foi – Kimia Alizadeh a pu s'essayer à cet art martial. Il est très tôt apparu qu'elle irait loin.

Taekwondo © Getty Images

En 2014, elle a été sélectionnée comme porte-drapeau de l'Iran lors de la cérémonie d'ouverture des JOJ de Nanjing, et a continué à briller en décrochant l'or dans la catégorie des moins de 63 kg. Une année plus tard, le monde du taekwondo s'est réveillé pour découvrir Kimia Alizadeh lorsqu'elle a une première fois battu la championne olympique en titre, Jade Jones, dans les quarts de finale des Championnats du monde dans sa course pour l'obtention d'une médaille de bronze, et lorsqu'elle a à nouveau battu la Galloise pour décrocher l'or au World Grand Prix Series à Moscou.

Elle a gagné son billet pour Rio avec une autre performance qui lui a valu une médaille d'or lors du tournoi de qualification olympique en Asie à Manille (Philippines). La confiance de l'Iranienne en ses capacités était telle qu'elle s'est rendue au Brésil avec des ambitions de médaille, même si elle n'est encore qu'une adolescente et que c'était sa première participation aux Jeux.

Taekwondo © Getty Images

Kimia Alizadeh a toutefois été rappelée à la réalité dans les quarts de finale, s'inclinant 8-7 devant celle qui allait finalement décrocher l'argent, l'Espagnole Eva Calvo Gomez, après avoir battu la Croate Ana Zaninovic dans les 16es de finale – une leçon précoce : en matière de compétitivité, les Jeux Olympiques ne sauraient être égalés.  

Elle a néanmoins retrouvé de sa superbe en prenant le dessus sur la Thaïlandaise Phannapa Harnsujin 14-10 au repêchage pour réserver sa place dans le match pour la médaille de bronze face à la Suédoise Nikita Glasnovic. Au rendez-vous de l'histoire, Kimia Alizadeh a su répondre par une victoire 5-1, un jalon déterminant non seulement pour elle-même, mais aussi pour toutes les sportives iraniennes.

"Je suis tellement contente pour les jeunes Iraniennes car c'est la première médaille et j'espère qu'aux prochains Jeux Olympiques, nous décrocherons l'or", a-t-elle déclaré après sa victoire. Et d'ajouter : "Je suis emballée et je tiens à remercier mes parents et mon entraîneur. Ils m'ont vraiment soutenue et je suis si heureuse."

Maintenant que Kimia Alizadeh a établi un précédent, gageons qu'aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, elle apporte à nouveau le succès aux athlètes iraniennes.
Taekwondo © Getty Images
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