Fabien Cancellara maître du temps !
Pour ses adieux olympiques, le Suisse Fabian Cancellara, 35 ans, a remporté pour la deuxième fois le contre-la-montre olympique de cyclisme, mercredi, à Rio. Il a devancé le Néerlandais Tom Dumoulin et le vainqueur du Tour de France 2016, le Britannique Chris Froome.
Le Suisse, surnommé « Spartacus », disputait sa dernière grande course puisqu'il a prévu de raccrocher le vélo à la fin de la saison, sans participer aux Mondiaux. Champion olympique à Beijing en 2008, le Bernois s'est bâti un palmarès dans les grandes classiques pavées, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, deux « monuments » gagnés à trois reprises. Il compte à son palmarès dans le Tour de France huit étapes et surtout 29 maillots jaunes, le plus haut total obtenu par un coureur qui n'a pas gagné l'épreuve.
Dans cet exercice solitaire, Cancellara, tout en puissance a pris de l’avance à la marque des 10km, premier temps intermédiaire, mais aux 19.7km, c’est l’Australien Rohan Dennis qui était le plus rapide, reléguant le coureur suisse à plus de 24 secondes. Sur le parcours exigeant de Grumari, Cancellara a finalement pris le dessus dans la seconde moitié de course. Rohan Dennis étant ensuite retardé par un bris de guidon (il finira 5ème), le coureur au maillot rouge a imposé sa supériorité dans le second tour de parcours pour boucler la distance de 54,5 km à la moyenne de 45,255 km/h. Cancellara a longuement pleuré après cette superbe victoire.
Tom Dumoulin et Chris Froome, les deux favoris au départ, l'ont accompagné sur le podium. Mais le Néerlandais, qui avait gagné le contre-la-montre du Tour de France en Ardèche avant de se casser un poignet, s'est incliné nettement : 47 secondes.
Froome, pour sa part, a décroché une nouvelle médaille de bronze à plus d’une minute de Cancellara. Comme à Londres, quand son compatriote Bradley Wiggins l'avait emporté. Cette année-là, Cancellara, sous le coup d'une chute dans la course en ligne, avait pour une fois joué les seconds rôles (7 e).
Cancellara : « le rythme parfait », Dumoulin : « déçu », Froome : « impressionné ».
« C’était la dernière fois que je tentais de gagner une médaille olympique », a dit Fabian Cancellara, très ému. « Cela veut tellement dire pour moi ! Après avoir manqué l’or à Londres, et tous les hauts et les bas que j’ai connus depuis lors, c’est juste merveilleux de remporter la médaille d’or aujourd’hui. Face à tous ces coureurs et sur un parcours si difficile, j’avais des doutes. Mais des bons doutes. Il n’y a tout simplement pas de mots. Laisser le sport à la fin de la saison avec une médaille d’or, c’est la façon la plus parfaite de mettre un point final à ma carrière. J’ai poussé un grand cri sur le podium. C’était le dernier gros contre-la-montre de ma vie ! ».
Sur la façon dont il a géré sa course, Fabian Cancellara ajoute : « Nous avions fait un plan de course spécial pour cette épreuve. Il était important d’adopter le bon rythme sur le parcours. Je ne voulais pas me lancer trop fort, car un contre-la-montre d’une heure, c’est très long, et il ne vous reste plus rien à la fin. Nous avons trouvé le rythme parfait. Je suis si fier de gagner après le travail intense que nous avons réalisé pour que je sois prêt aujourd'hui ! »
Tom Dumoulin n’a pas atteint le but qu’il s’était fixé. « Je voulais l’or. Ne pas gagner, c’est bien sûr une déception. Mais monter sur le podium olympique est quelque chose de très spécial, surtout après la blessure que je me suis faite sur le Tour de France. Quand je pense que je suis arrivé si loin comparé à là où je me trouvais il y a quelques semaines, c’est quand même très beau. C’était ma grosse chance de gagner un titre olympique, mais ça n’a pas souri. »
Chris Froome monte une deuxième fois sur la troisième marche du podium du contre-la-montre olympique sur route. « Je suis impressionné de gagner une autre médaille olympique ! Je ne peux pas être déçu, surtout après la saison que j’ai connue. J’ai donné tout ce que j’ai pu, mais Fabian était imbattable. Après avoir gagné le Tour en juillet, être de retour sur le podium olympique, c’est tout simplement fantastique.
